Les inégalités salariales sont toujours présentes dans de nombreuses entreprises françaises. À poste égal, les femmes se heurtent encore à un écart de salaire d’environ 24%. Celui-ci ne s’explique ni par les compétences, ni par l’ancienneté. Malgré de multiples dénonciations, même au plus au niveau de l’Etat, les choses n’avancent pas. Inscrite dans les grandes clauses du quinquennat fixées par Emmanuel Macron, la question sur les inégalités salariales femme/homme a peut-être trouvé sa réponse.
La technologie contre les inégalités salariales
Après avoir tiré la sonnette d’alarme, le gouvernement souhaite obliger les entreprises à utiliser un logiciel « anti inégalités salariales ». Branché sur un outil de gestion de la paie, il deviendrait d’abord obligatoire en 2019 pour les entreprises de plus de 250 salariés, puis en 2020 pour celles ayant entre 50 et 249 employés.
Cet outil pourrait comprendre plusieurs critères comme l’âge, les diplômes, la formation, l’expérience professionnelle et, bien évidemment, le sexe des salarié(e)s.
Le logiciel Logib est déjà présent en Suisse et au Luxembourg, mauvais élèves en terme d’égalité salariale. Il fournit des rapports sur les structures de rémunération au sein de l’entreprise, notamment en prenant en compte le sexe des salariés.
Logib est un programme permettant aux entreprises d’analyser sur base volontaire les différences salariales entre les hommes et les femmes appliquées chez elles, et de recevoir des indications pour une équité des rémunérations. Ce rapport comprend les résultats sur base d’une analyse des rémunérations avec l’utilitaire web Logib. Il révèle les structures de rémunération en vigueur dans votre entreprise ou dans une partie de votre entreprise en fonction du sexe et il analyse les causes et présente des approches pour améliorer l’égalité salariale.
L’objectif de cet outil va être de traquer les écarts injustifiés et ainsi rectifier le tir. D’ici la fin du moins de mars 2018, Muriel Pénicaud, ministre du travail, veut élaborer un plan d’action pour supprimer l’écart salarial de 24% entre les hommes et les femmes à poste égal. Elle souhaite complètement éradiquer cette inégalité d’ici à 2022.
D’avantage de contrôles
La question des inégalités salariales en fonction du sexe est une priorité. Le nombre de contrôle de l’inspection du travail sera donc multiplié par quatre, soit plus de 7000 contrôles annuels. Depuis 2013 ce sont plus de 3000 entreprises qui ont été mises en demeure, dont 157 sanctionnées.
Il est urgent pour les entreprises qui présentent des inégalités salariales de mettre en place un accord collectif ou un plan unilatéral sur l’égalité. Aujourd’hui elles ne sont que 61,4 % à respecter la loi.
La sanction principale appliquée est une amende équivalente à 1% de la masse salariale totale. La somme collectée par cette dernière est reversée au fond de solidarité vieillesse mais pourrait bientôt, selon la ministre du travail, être reversée à la cause des femmes. Un budget qui pourrait contribuer au financement de la lutte contre le harcèlement sexuel au travail.