Remplaçant le congé de soutien familial, le congé proche-aidant instauré le 1er janvier 2017 offre à un salarié la possibilité de s’arrêter, complètement ou partiellement, pour s’occuper d’un proche en situation de handicap ou de grave perte d’autonomie. Jusqu’à présent non rémunéré, le congé proche aidant est depuis octobre 2019 associé à de nouveaux droits, dont une indemnisation probable de 52 € /jour. Rappel du cadre légal et des nouvelles dispositions dont pourraient profiter vos salariés.
Depuis la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement (ASV) de 2015, les pouvoirs publics tendent à améliorer la situation des aidants familiaux dont le rôle central auprès des personnes en situation de dépendance ne doit pas s’épuiser. Le projet de loi de finances de la Sécurité Sociale pour 2020 instaure ainsi de nouvelles dispositions pour que l’accompagnement réalisé par les aidants, sans être une activité professionnelle en tant que telle, ne constitue pas un manque à gagner préjudiciable en termes de revenus et de droits sociaux, notamment en matière de retraite. Trois dispositions vont donc dorénavant changer la donne :
Pendant toute la durée de son congé proche-aidant, le salarié n’est pas rémunéré. Lorsque le congé s’étale dans le temps, la situation peut se révéler difficile à tenir, d’autant plus pour un aidant vivant seul. C’est pourquoi le Projet de Loi de Finances prévoit une indemnisation. L’allocation pourrait être versée pendant 3 mois, à raison de 51,92 €/jour pour une personne seule, 43,71 €/jour si elle vit en couple. Ces montants d’indemnisation doivent encore être fixés par décret.
Auparavant réservée aux salariés comptant a minima un an d’ancienneté dans l’entreprise, le congé pourra, dès janvier 2020, être accordé à tout salarié qui en fait la demande, quelle que soit sa date d’arrivée dans l’effectif.
Afin d’éviter la baisse du montant de l’allocation chômage du proche-aidant, ses périodes d’inactivité enregistrées au titre de son congé ne seront pas prises en compte pour le calcul de son indemnité. Cette mesure entre en vigueur au 1er novembre 2019.
A contrario, les périodes de congé indemnisées pour l’aide d’un proche vont être automatiquement prises en compte pour le calcul de la retraite. A noter, un salarié bénéficiant du congé proche-aidant a droit à l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). Cette affiliation ne nécessite aucune démarche spécifique de la part du salarié, la Caf (ou CMSA) affilie automatiquement les personnes remplissant les conditions d’affiliation.
Un salarié qui bénéficie d’un congé proche-aidant conserve toutes les avantages acquis avant le début de son congé.
Ensuite, les différentes absences liées à son congé seront prises en compte pour le calcul des avantages liés à l’ancienneté (exemple, la prime d’ancienneté) dans le bulletin de paye.
Plutôt que de s’absenter 3 mois pleins, votre salarié aidant peut faire le choix de fractionner son congé en multiples journées de présence. Il transforme ainsi son congé proche-aidant en temps partiel. Des dispositions spécifiques s’appliquent alors au salarié pour vous permettre de pallier son absence et prendre les dispositions nécessaires au maintien de l’activité.
Pour chaque période de congé fractionnée, le salarié prévient son employeur au moins 48h avant son départ de l’entreprise.
Néanmoins, le salarié peut prendre son congé sans délai lorsque l’état de la personne accompagné le nécessite de manière urgence : dégradation soudaine de sa santé, arrêt de la prise en charge par l’établissement d’hébergement, etc.
Les périodes de congé fractionné ne peuvent être inférieure à une journée. En conséquence, le salarié ne peut organiser son temps partiel proche-aidant en alternant des demi-journée de présence auprès du proche aidé et de travail en entreprise.
Seul le non-respect de la procédure de demande peut entraîner un refus. Pour rappel, à compter du 1er janvier 2020, une demande de congé avant un an d’ancienneté ne sera plus un motif valable de refus.
Caractéristiques et conditions d’accès au congé proche-aidant | |
Personne aidée |
Formalités d’obtention du congé |
Il s’agit d’un proche du salarié :
En situation de :
ou de
La personne accompagnée peut embaucher le salarié proche-aidant pendant la durée de son congé s’il perçoit :
Hormis ce cas de figure, le salarié en congé proche-aidant ne peut exercer aucune autre activité professionnelle. |
Durée maximale du congé proche-aidant :
Une demande de congé formulée par lettre ou courrier électronique recommandé en précisant :
Délai imposé : au moins un mois avant la date de départ en congé. Sauf urgence liée à la situation de la personne accompagnée (attestations à fournir).
Avec les documents suivants :
Attention, votre convention collective, un accord de branche ou d’entreprise applicable peuvent prévoir une durée maximale de congé plus longue et des formalités spécifiques. |
Pour les 8,3 millions de personnes aidant quotidiennement un proche en perte d’autonomie les dispositions du congé proche-aidant permettent de concilier plus facilement les impératifs professionnels et le souhait légitime d’accompagner un proche en détresse. Vos salariés n’ont peut-être pas connaissance de cet avantage notable. A vous de leur en faire part en temps utile. Pour vous accompagner nos gestionnaires de paie, spécialistes du droit social vous accompagnent à leur tour. Ils vous aident à y voir plus clair dans les prérogatives spécifiques imposées par votre convention collective.
Côté gestion de la paie, tout départ en congé proche-aidant suppose une transmission des données du salarié au gestionnaire paie. Les périodes de congés (de 3 mois pleins ou fractionnées) ne donnant pas lieu à rémunération.
Un doute au sein de votre entreprise ? Consultez votre gestionnaire de paie pour y voir plus clair.
A lire aussi, en cas d’arrêt maladie, les cas où une subrogation du salaire peut être mise en place.
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