Travail : moins présents mais plus productifs

5 min Publié le
Clémence Aulas Chargée de contenu éditorial

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63 % des travailleurs aimeraient ne pas avoir à aller au travail tous les jours, selon une étude YouGov 2022.

En tant que RH, DRH ou dirigeant, vous avez entendu parler ou avez déjà mis en place au sein de votre entreprise des conditions plus favorables à l’équilibre vie pro et vie perso de vos équipes. Par exemple, la semaine de 4 ou 4,5 jours, les horaires flexibles ou encore la possibilité d’exercer en 100 % distanciel…

Tout ceci sent bon l’équilibre professionnel et personnel mais qu’en est-il dans la pratique ?

Qu’il s’agisse de métiers exercés dans l’industrie, l’agroalimentaire ou le secteur du tertiaire : les nouveaux formats et allègements du temps de travail sont-ils vraiment efficaces et adaptés ?

C’est précisément ce à quoi nous allons nous intéresser dans cet article. Nous verrons ici comment le duo productivité et flexibilité du temps deviennent deux moteurs pour recruter et fidéliser les talents.

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Les horaires de travail, le nerf de la guerre

L’ère post crise sanitaire

Avant de débuter ce sujet, un aspect important : la flexibilité des horaires est une évolution complexe à mettre en place pour les métiers du secondaire et du primaire : métiers agricoles, métiers avec un accueil public…

C’est typiquement le cas de la restauration bien sûr.

Ce domaine subit un déficit d’appréciation de la part des candidats : des entretiens d’embauche non honorés ou bien des abandons de postes assez fréquents.

Un phénomène qui s’est accentué quand le monde s’est retrouvé à l’arrêt lors du Covid. Prise de recul aidant, repos pour tous imposé… Beaucoup d’employés se sont reconvertis pour avoir, notamment, des horaires plus en phase avec leur vie personnelle et leur épanouissement. L’objectif ? S’affranchir de la pause en coupure et autres week-ends travaillés, qui provoquent un décalage avec le cercle personnel.

Pour pallier à cette crise du recrutement, certains propriétaires d’établissements ont dû faire évoluer le rythme de travail proposé et revoir les codes d’une organisation historiquement très ancrée : pause de 15h à 18h, horaires à rallonge, travail systématique le week-end et une journée off dans la semaine.

Les gérants de commerces CHR (Cafés-Hôtels-Restaurants) se réinventent pour proposer, à leur équipe actuelle et future, de nouvelles organisations de travail. Toujours plus en phase avec leurs besoins pour jongler entre vie pro et perso. Par exemple, un gérant de restaurant va recruter à la fois une personne pour le service du midi, mais aussi une personne pour le service du soir (ndlr : on sait que l’aide à la création d’emploi est favorisé et fiscalement avantagé). Ainsi, il est possible pour les équipes de faire des rotations pour que tout le monde s’y retrouve et que la lassitude et la fatigue ne s’installent pas.

Cas concret de cette remise en question, on voit de plus en plus d’entreprises du secteur de la restauration, fermées le samedi et le dimanche pour libérer les équipes.

Lorsque la fréquentation hors week-ends le permet, tout le monde est gagnant

Et pourtant, au même moment, des entreprises qui ont tous les atouts pour intégrer la flexibilité ne se mettent pas au diapason des envies des équipes et des postulants.

A quoi s’exposent ils ? La grande démission vient-elle de là ?

Pendant que d’autres rétropédalent, certains enfoncent le clou

Interview de Chloé, conseillère clients particuliers au sein d’une grande banque française 

C’est pendant toute la période du confinement que Chloé découvre une nouvelle façon de s’organiser : le 100 % distanciel. En tant que conseillère clients particuliers au sein d’une grande banque française, elle vit une grande révolution dans sa méthode de travail : efficacité et autonomie sont au programme.

Et puis, fin de la pandémie, retour au bureau et au rythme initial. Fini le télétravail.

Nous l’avons interrogée pour connaître son ressenti, ses doutes et ce qui demain la ferait quitter la structure dans laquelle elle exerce depuis 10 ans.

Dites-nous comment votre employeur s’est organisé lors de la pandémie de 2020 ?

Lors du covid, toute la panoplie d’outils a été déployée en un temps record pour que nous puissions être présents pour tous les usagers de la banque. Nous étions donc une semaine chez nous avec tous nos outils à disposition, et une semaine en agence. Les équipiers tournaient et se relayaient. J’en garde un excellent souvenir, nous avons beaucoup travaillé, et bien travaillé. Nous étions efficaces.

Et après, comment s’est déroulé le travail post-covid ?

Le retrait du télétravail a été aussi rapide que son installation. Et ce, malgré de très très très bons résultats commerciaux pendant la période covid. Nous avons, sur la base du volontariat, le droit à 2 jours par mois de télétravail, mais hors vacances scolaires. En plus de l’aspect optionnel et conditionnel, il nous faut demander à notre responsable l’autorisation bien en amont : c’est infantilisant et arbitraire.

Pourtant, votre profession se prête très bien au télétravail ainsi qu’à d’autres adaptions telles que la semaine de 4 jours ou les horaires flexibles ?

En effet ! Nous travaillons 4 jours et demi dans mon travail, du mardi au samedi matin. Les clients venant de moins en moins en agence, le téléphone, le mail, sont donc de bons outils pour les contacter et conserver ce lien.

Nos journées sont longues, environ 9h-19h nous travaillons 39h par semaine sur 4 jours et demi. Parfois c’est le rush, parfois c’est calme, le soir travailler jusqu’à 19h n’est pas productif, par contre commencer à 7h30-8h de chez soi, serait fortement apprécié. Au fond, le gros souci c’est le présentéisme. Il faut être là en présentiel en agence de telle heure à telle heure. Si je prends le cas de mon agence, le samedi nous fermons à 16h. De 14h à 16h, il n’y a pas d’activité mais nous devons être ouverts au cas où.

Qu’attendez-vous d’un employeur demain ?

De la souplesse ! Une société qui me fasse confiance, si je suis bien dans mon travail, je ferais du bon travail ! La confiance, ça doit être réciproque : si je crois en ma boîte et qu’elle croit en moi, alors on avancera. Croire que 5 jours de travail est plus efficient que 4 est complètement has been ! Dans mon travail, j’ai une obligation de résultat, bien si je dois faire 10 assurances bancaires, mon employeur ne devrait pas s’inquiéter de comment je les fais, est-ce que j’ai bien 5 rdv par jour, etc.

Si on vous propose 200 euros de plus dans une organisation rigide ou bien un salaire moindre avec des horaires flexibles : que préférez-vous ?

J’ai pas mal réfléchis ces derniers mois, et je suis prête à baisser mon niveau de revenu pour mon confort personnel. Le temps est si précieux, le bien-être au travail aussi. J’aimerais trouver un contexte de confiance, d’agilité, de bon sens pour éviter le contrôle et la présence obligatoire.

Ce témoignage illustre bien le point de bascule : le sacro-saint 35 ou 39h sur 5 jours sera très probablement de l’histoire ancienne pour tous de nombreux actifs…

Les années post-covid ont remis en question la vision du travail, son importance dans l’équilibre de vie et ont permis de tester un nouveau format plus flexible, dans certaines entreprises : commencer plus tôt ou plus tard, jouer sur l’agenda pour qu’il se plie plus aux contraintes de chacun.

Le travail se doit d’être flexible, en lien avec les impondérables de la vie quotidienne et personnelle sans pour autant être mis en second plan. Il s’agit juste d’un rééquilibrage !

Les années post-covid ont remis en question la vision du travail, son importance dans l’équilibre de vie et ont permis d’instaurer une nouvelle normalité : commencer plus tôt ou plus tard, jouer sur l’agenda pour qu’il se plie plus aux contraintes de chacun.

Sommaire

  1. Les horaires de travail, le nerf de la guerre
  2. Pendant que d’autres rétropédalent, certains enfoncent le clou

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